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MONDE ET VIE
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Dans le monde des années 80, qui est un monde machinal, un monde où chacun, dans la fête perpétuelle, se transforme en machine pour acter au mieux sa propre vie, Jean Raspail, l’aventurier, a voulu redonner de l’espace à ses lecteurs, les faire rêver à nouveau d’un autre monde, dont il a été l’explorateur passionné, et aussi nous parler de destin et de destinée. Il n’hésite pas à nous faire entrer dans une vision de l’histoire, en grand format, une histoire nécessairement héroïque, parce que les soubresauts du gros animal, au fil des temps, n’ont jamais été aussi terribles. Face à cette peur, règne dans toute son oeuvre une sorte d’humour apocalyptique qui donne le ton de son ouvrage le plus célèbre, Le Camp des saints comme le souligne Joël Prieur (p. 21). Légèreté et tenue au milieu de la catastrophe, Raspail est bien le dernier des hussards, comme l’explique Jérôme Besnard (p. 13).Principal contributeur pour ce dossier, François La Choüe nous propose plusieurs entrées dans l’oeuvre de Jean Raspail, l’entrée géographique justement et l’entrée historique : quel est ce nouvel espace-monde dont ce Conquistador nous dessine les contours au fil de son oeuvre ? (p. 14-15). Quel est ce sentiment royaliste qui imprègne ses livres ? Qui est le roi de Jean Raspail ? (p. 16-17). Dans toute grande oeuvre il y a un secret. De son côté, Jacques Terpant s’en approche aussi près que possible : ayant mis une partie des romans de Raspail en bandes dessinées, il était certainement l’un des mieux placés pour nous présenter l’homme (p. 10-12). Olivier Figueras nous donne de même son sentiment personnel et ses souvenirs de rencontres jamais banales (p. 18). Peut-on aller plus profond dans le coeur, dans l’âme de l’écrivain ? Jeanne Smits nous explique ce que les femmes, ses héroïnes, nous apprennent de lui. L’abbé de Tanoüarn nous introduit à son dernier roman, La Miséricorde, véritable testament spirituel. Et François La Choüe termine pour expliquer l’aventure de ce rêve éveillé qu’est la Patagonie, sorte d’institution onirique, patrie de remplacement pour tous ceux qui ne se résignent pas à déposer leur liberté à la porte de l’histoire.