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MONDE ET VIE
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Concernant le risque de tyrannie exercée par la majorité, l’aristocrate Alexis de Tocqueville n’avait pas de mots trop durs, dans son livre sur la démocratie en Amérique. La question que nous posons dans ce dossier, à travers un entretien avec Jean-Yves Le Gallou (p. 11-12) ne porte pas sur la majorité. En démocratie, c’est forcément elle qui l’emporte. Le vrai risque, ce sont les minorités organisées, les minorités agissantes, lorsqu’elles sont instrumentalisées par une idéologie dominante, et lorsque leur influence est relayée par le bras judiciaire et par le bras médiatique. Conséquence de ce pouvoir des minorités ? Nous vivons dans une société dans laquelle nous ne pouvons réfléchir, penser ou agir qu’à travers le double prisme déformant de la victimisation ou de la diabolisation, comme l’explique Alain Hasso (p. 13). Entre exécration collective et bisounourserie associative, la pensée a tendance à disparaître dans un gloubi-boulga émotionnel ! Mais nous avons d’autres références que ce modèle social libéral-libertaire, dont l’idéologie est évidemment celle de la déconstruction.Nous pensons, nous, la liberté à travers une foi collective, qui n’est pas forcément une foi confessionnelle, mais une foi dont on peut dire que la France est née, une foi qui fait mourir les hommes pour elle, comme sont morts 13 soldats dans le désert malien (voir p. 16). Guillaume de Prémare dans ce dossier (p. 8-11),parle à ce sujet de « la grande communauté civique », à la fois accueillante et exigeante, fondée non sur une ethnie ni même sur un catholicisme exclusif, explique Prémare, mais sur la volonté de mettre en commun le meilleur. Telle est « la marque chrétienne »de la France. La défendre, c’est toujours, de quelque religion ou de quelque absence de religion que l’on soit, défendre sa liberté, contre toutes les féodalités.